Le Séminaire, côté jardin. © A. Bétry |
Juillet 1694-mars 1695 : le Séminaire Saint-Sulpice devient le lieu de séances de travail, réunissant l'évêque de Meaux, Jacques-Bénigne Bossuet, le cardinal de Noailles et Louis Tronson, le supérieur général du séminaire. Elles ont pour but de clarifier certains points de la doctrine de l'Église, concernant notamment le quiétisme, un mouvement né en Espagne visant à la perfection chrétienne, à un état de quiétude passive et confiante, à un amour désintéressé. Une doctrine prônée par l'évêque de Cambrai Fénelon, influencé par la célèbre Mme Guyon qui clamait haut et fort : "Même s'il [Dieu] me damnait, je l'aimerais encore."
Bossuet et Fénelon (en bleu), le père Tronson (en noir). © XDR. |
A la dernière séance, Fénélon est invité à Issy. On lui présente trente articles à signer. Il répond : "qu'il était prêt à les souscrire par déférence, parce qu'il les croyait véritables ; qu'il les trouvait seulement insuffisants pour lever certaines équivoques". Deux jours plus tard, quatre autre articles sont rajoutés et il déclare, à cet instant, qu'il "était prêt à les signer de son sang".
C'est ainsi que les conférences d'Issy se conclurent par 34 articles dans lesquels les prélats "rendirent à l'âme sa spontanéité propre, la responsabilité de ses actes et l'obligation d'accomplir explicitement les devoirs que l'Église impose".
© A. Bétry. |
Plaque commémorative dans le nymphée. © A. Bétry |
Une tradition orale - une plaque en témoigne (ci-contre) - veut que ces séances de travail se soient déroulés dans le nymphée de la reine Margot (voir Histoire-personnages), au plafond extraordinairement bien conservé (à droite) : mais l'endroit y est froid et humide, bien peu propice aux travaux de l'esprit. Il est plus probable qu'elles se déroulèrent dans le bureau de M. Tronson (ci-dessus). PCB
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