31 janvier 2012

Gendarmerie nationale : la Direction générale à Issy



Depuis le 1er février, la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), installée depuis de nombreuses années rue Saint-Dizier à Paris 16e,  s'implante à Issy-les-Moulineaux : 22000 mètres carrés, rue Claude Bernard, dans le quartier du Fort. Que le président de la République Nicolas Sarkozy visite le 13 février.
Les racines de la Gendarmerie nationale sont très anciennes. Force militaire, elle est pendant des siècles, le seul corps exerçant dans notre pays les fonctions de police. C’est en 1791 qu’elle prend l’appellation de « Gendarmerie nationale ».

Le Centre national d'entraînement des forces de
gendarmerie de Saint-Astier.
Force humaine de près de 100 000 hommes et femmes placée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur depuis le 1er janvier 2009, la Gendarmerie nationale est garante de la sécurité et de la paix de nos concitoyens, et de la protection de leurs biens.
La Gendarmerie départementale, avec
62 000 personnels, couvre les domaines allant de la prévention de proximité aux missions de police de la route, la recherche du renseignement et les missions administratives, de secours et d’assistance. D’autres unités complètent l’action de ces unités territoriales : les brigades de recherche, les sections de recherche, les pelotons de surveillance et d’intervention, les brigades de prévention de la délinquance, les unités de montagne, les formations aériennes, les unités nautiques.

En perpétuelle adaptation à l’évolution de la société, la Gendarmerie élabore les outils nécessaires au maintien de notre sécurité. En 1975 est créé le Service technique de recherches judiciaires et de documentation, (CNFPJ) ; en 1987 le Centre national de formation de police judiciaire (CNFPJ) et en 1990 l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).

La fanfare de la Garde républicaine à cheval.

La gendarmerie mobile, forte de 15 200 personnels, assure en métropole et en outre-mer le maintien et le rétablissement de l’ordre.
Fractionnée en escadrons, la gendarmerie couvre l’hexagone et l’outre-mer sur le système de rotations alternées de stages de formation, de remise à niveau, et d’apprentissage à travailler dans une optique européenne, comme à Saint-Astier, Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG), où sont mis en commun les savoirs de tous les pays européens, ceci dans le cadre de la Force de gendarmerie européenne (FGE).
Le célèbre Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), face au terrorisme et à la haute criminalité, dispose des moyens complémentaires dans les secteurs de la recherche, la protection, l’observation et l’intervention.

25 septembre 2011 : Journée
nationale d'hommage aux Harkis.
A ce large panel de métiers, il convient de citer les formations spécialisées de la Gendarmerie, à savoir : la garde républicaine composée des régiments d’infanterie dont la ville d’Issy est marraine de l'un d'eux ; un régiment de cavalerie ; des formations de musiciens, choristes, fanfare et motocyclistes.
Pour clore le sujet, les domaines de la mer, de l’air, des transports aériens et l’armement ont également leurs formations gendarmerie. Sans les écoles de la Gendarmerie, la formation ne serait pas assurée : l’Ecole des officiers de Melun, puis les écoles de Chaumont, Châteaulin et Montluçon.  



Les motocyclistes de la Gendarmerie ouvrant la voie au convoi des soldats tués en Afghanistan
le 2 janvier 2012.

C’est maintenant, depuis le fort d’Issy-les-Moulineaux, derrière une façade futuriste, adossée aux remparts, que sont prises toutes les directives concernant le fonctionnement de l’institution Gendarmerie.
Texte et photos A. Bétry.
Pour en savoir plus :
www.gendarmerie.interieur.gouv.fr

28 janvier 2012

Une vasque tout en marbre - Réponse

© A. Bétry

Cette vasque n'est autre que la cuve des fonts baptismaux de l'église Saint-Etienne, dans les Hauts d'Issy (voir Patrimoine). Elle est d'époque Louis XIV et provient de l'ancien château des Conti, détruit au cours des combats de la Commune, en 1871. Vous ne pouvez la rater : elle est à gauche en entrant, derrière une grille en fer forgé.
Les premières cuves baptismales apparaissent dans les églises dès le XIIe siècle. Elles sont toutes différentes, dans la forme, la matière et les éléments décoratifs utilisés. 

21 janvier 2012

Une vasque tout en marbre - Jeu

© A. Bétry
Savez-vous où l'on peut admirer ce superbe objet ?  Réponse le 28 janvier prochain… Cherchez bien.

18 janvier 2012

Jean Boyer, partisan français Štefánik en Slovaquie, en 1944


Jean Boyer chez lui, à Issy. © A. Bétry.
Cet Isséen, président de l'Amicale des Partisans français en Slovaquie, inspecteur général honoraire des Postes et Télécommunications, officier de la Légion d’honneur, officier dans l’Ordre National du Mérite, Croix de Guerre 39-45, Croix du Combattant Volontaire 39-45, Médaille des Évadés, Croix des Combattants Volontaires de la Résistance, Médaille de l'Insurrection slovaque, fit partie de ces héros que Son Excellence M. Jean-Marie Bruno, ambassadeur de France en Slovaquie, évoque en cette journée du vendredi 26 août 2011, sur la colline de Zvonica près de la commune de Strecno  (photos ci-dessous).

Le 26 août 2011, cérémonie du souvenir à Strecno, en Slovaquie.


« C'est pour moi un honneur particulier et avec beaucoup d'émotion que je me retrouve aujourd'hui pour la première fois avec vous devant ce monument pour rendre hommage aux citoyens français qui ont combattu aux côtés du peuple slovaque pour aider à libérer l'Europe de la barbarie nazie. Incarnée par la figure du général Milan Rastislav Štefánik, l'amitié franco-slovaque est forte et ancienne. Lors de combats d'août 1944, elle a trouvé à s'exprimer de la manière la plus noble par le sacrifice de la vie.
Dans la certitude qu'ils ne sont pas morts sans raison, je rends hommage à la mémoire des combattants de la Compagnie Lannurien et à celle de tous les hommes et les femmes qui se sont battus et qui sont tombés pour la liberté durant les combats du Soulèvement national slovaque. »
Mais qui sont donc ces Français qui, en 1944-1945, combattent aux côtés des Slovaques ? Que font-il là-bas ? Ce pays enclavé, profitant du chaos suite aux accords de Munich de septembre 1938, proclame son autonomie, mais reste inféodé au Reich.
Quelques prisonniers militaires français (140), enfuis des camps de Silésie, dont un Saint-Cyrien, le lieutenants Georges Barazer de Lannurien, plus une poignée de civils français (58), évadés du STO (Service du travail obligatoire) en Slovaquie, vont se battre aux côtés des partisans, les premiers encadrant les seconds inexpérimentés, contre les nazis.

Le 12 août 1944, la compagnie Lannurien, rattachée à la brigade Štefánik, est créée. Les effectifs sont de 99 hommes au 28 août, puis de 145 le 2 septembre. Le maximum, 197 Français, est atteint fin octobre 1944.
 Tout manque, la nourriture, l’hygiène, les armes, les munitions mais malgré la dysenterie et les pieds gelés pour certains, les Français se battent. Ils assument leur choix, comme Jean Boyer, « agir pour ne pas subir », contrairement à leurs camarades restés au STO. La brigade porte le nom de l'un des trois fondateurs de la nation slovaque Milan Rastislav Štefánik (1880-1919), dont la statue (ci-dessous) fut inaugurée le 4 mai 1999, sur la terrasse de l'Observatoire de Meudon, où il travailla de 1905 à 1910. Il obtint la nationalité française en 1912. Une place du 16e arrondissement lui a été consacrée.

Le général Stefanik. © A. Bétry









Par petits groupes, et sous les ordres du capitaine de Lannurien, les Français devenus de bons et partisans combattants, se fondent dans la nature, incertains du lendemain. L’hiver est terrible. Certains maquisards, faits prisonniers par les Allemands, sont fusillés. D’autres, comme Jean Boyer, réussissent à s’évader grâce à la complicité d’autochtones, la veille de leur exécution. L’arrivée de l’Armée rouge met un terme à cette guérilla des Français en Slovaquie.
Le retour en France se fait de façon hétéroclite. Une partie des combattants est rapatriée à partir de Bucarest. Jean Boyer mettra plusieurs semaines sur un bateau britannique, depuis Odessa, avec escale technique à Port Saïd, pour débarquer à Marseille, après un mouillage de huit heures à l’entrée du port pour cause de brouillard, un certain 8 juillet 1945…

Quant à l’officier de Lannurien, promu capitaine en Slovaquie, un long travail l’attend. Son unité, complètement inconnue malgré la citation à l’ordre de l’armée décernée par le général de Gaulle le 9 décembre 1944, doit être enregistrée avant d’être dissoute. Son camarade de promotion, Alain de Boissieu, futur gendre du Général, l’appuiera dans ses démarches.
Les noms de deux Isséens, anciens de la compagnie Lannurien, figurent sur le Monument aux morts de notre cité. Il s’agit d'Armand Lamarque tombé sous la mitraille, Edouard Hédoux jeté dans un four à chaux.
Rappelons que la France a eu deux unités militaires combattantes sur les fronts de l'Est : l'escadrille Normandie-Niémen et la compagnie Lannurien.
Alain Bétry
Pour en savoir plus : 

15 janvier 2012

1694-1695 : Bossuet, Fénelon et les Conférences d'Issy

Le Séminaire, côté jardin. © A. Bétry


Juillet 1694-mars 1695 : le Séminaire Saint-Sulpice devient le lieu de séances de travail, réunissant l'évêque de Meaux, Jacques-Bénigne Bossuet, le cardinal de Noailles et Louis Tronson, le supérieur général du séminaire. Elles ont pour but de clarifier certains points de la doctrine de l'Église, concernant notamment le quiétisme, un mouvement né en Espagne visant à la perfection chrétienne, à un état de quiétude passive et confiante, à un amour désintéressé. Une doctrine prônée par l'évêque de Cambrai Fénelon, influencé par la célèbre Mme Guyon qui clamait haut et fort : "Même s'il [Dieu] me damnait, je l'aimerais encore."



Bossuet et Fénelon (en bleu),
le père Tronson (en noir). © XDR.


A la dernière séance, Fénélon est invité à Issy. On lui présente trente articles à signer. Il répond : "qu'il était prêt à les souscrire par déférence, parce qu'il les croyait véritables ; qu'il les trouvait seulement insuffisants pour lever certaines équivoques". Deux jours plus tard, quatre autre articles sont rajoutés et il déclare, à cet instant, qu'il "était prêt à les signer de son sang".




C'est ainsi que les conférences d'Issy se conclurent par 34 articles dans lesquels les prélats "rendirent à l'âme sa spontanéité propre, la responsabilité de ses actes et l'obligation d'accomplir explicitement les devoirs que l'Église impose".

© A. Bétry.

Plaque commémorative dans le nymphée. © A. Bétry


Une tradition orale - une plaque en témoigne (ci-contre) - veut que ces séances de travail se soient déroulés dans le nymphée de la reine Margot (voir Histoire-personnages), au plafond extraordinairement bien conservé (à droite) : mais l'endroit y est froid et humide, bien peu propice aux travaux de l'esprit. Il est plus probable qu'elles se déroulèrent dans le bureau de M. Tronson (ci-dessus). PCB


12 janvier 2012

Janine, souvenirs de l'Occupation

Diplôme de la Croix du combattant
délivré à son père Louis.
Son père, Louis, originaire de la région de Denain dans le Nord, fuit la tradition familiale de la faïencerie ou de la mine pour devenir ajusteur de précision. Mobilisé dès 1914, il connaît le Chemin des Dames, Verdun, est blessé et gazé à l’ypérite (ou gaz moutarde). D'ailleurs, il en mourra en mai 1941. Sa mère, Marguerite, originaire de Bretagne, est ouvrière dans l’usine Citroën quai de Javel à Paris, dans le XVe arr. : elle sera notamment chargée de la fabrication de certaines pièces de la célèbre Deux Chevaux d’après-guerre.
Louis et Marguerite se marient en 1920 à Issy-les-Moulineaux et habitent rue Charlot. Louis travaille aux usines Gévelot et, en raison de son état de santé, bénéficie d’un logement à proximité. Janine va chercher le lait à la Ferme (voir Quartiers). Excellente élève, à l'école Paul-Bert, elle reçoit en CP le livre de Gustave Simon : Victor Hugo, années d‘enfance, (coll. Bibliothèque des écoles et des familles, Hachette). Les prix sont distribués lors d’une cérémonie à la Salle des Fêtes. Les parents de Janine immortalisent l'événement en emmenant leur fille au Studio Rossillon, 29 rue Renan, pour ce cliché-souvenir (ci-dessous).

Janine,  prix d'honneur. 
Pendant la "drôle de guerre" (3 septembre 1939 au 10 mai 1940), Janine part dans la vallée de Chevreuse chez sa grand-tante. Lorsque sa maman vient la rechercher dans le courant de l'année 1940, elle est couverte de suie car l’usine des huiles Renault quai de Stalingrad brûle et dégage une fumée grasse et tenace. Janine voit de son troisième étage des "saucisses", des dirigeables, au-dessus du Champ de manœuvres (l'actuel héliport). Elle dispose de temps libre car l’école de garçons Paul Bert étant réquisitionnée par l’occupant, elle n’a plus cours qu’à mi-temps en raison de l'enseignement alterné pour les filles et les garçons.
Dans la soirée du 3 au 4 mars 1942,  elle regarde par la fenêtre et s’écrie : "Les Allemands vont faire un feu d’artifice", ce qui lui vaut la réplique maternelle : "Prépare ta valise et descends à la cave". Il s’agit en réalité de fusées éclairantes britanniques préparant le bombardement des usines Renault à Billancourt. Une bombe tomba même rue Gévelot (actuelle rue J-P Timbaud). Janine et sa maman, réfugiées dans la cave, sentirent le sol en terre battue trembler sous leurs pieds. Il y eut plusieurs centaines de morts (349 victimes, exactement) et encore plus de blessés.
Souci récurrent : le ravitaillement. Janine mange souvent à la cantine des rutabagas à l’eau. Elle en prend parfois quelques restes pour nourrir son petit chien Mickey. La maman et la tante de Janine, toutes deux ouvrières, ont trouvé un petit jardin du côté de Vélizy. Elles y cultivent des pommes de terre, des petits pois, des carottes. Janine y va aussi le jeudi, en traversant les bois de Meudon, à vélo, avec Mickey dans une remorque. D’autres souvenirs émouvants lui reviennent. En 1942 ou 1943, Janine joue à la marelle sur le trottoir avec des copines lorsque deux soldats allemands s’arrêtent et les regardent ; l’un d’eux sort alors de sa poche la photographie de sa propre fille pour la leur montrer…
Un jour, Janine et sa maman attendent le bus 123 pour aller chez un oncle instituteur à Boulogne lorsque commence le bombardement américain d'avril 1943 sur les usines Renault. Elles retournent en hâte chez elles, où les portes s’ouvrent et se ferment toutes seules, sous le souffle des explosions. En courant vers l’abri « carrière », elles voient filer au-dessus de leurs têtes les bombes qui tombent sur Billancourt.
Boîte à couture, réalisée
par Janine, dans le cadre
de l'ALC.
En août 44, elle voit passer les chars de la 2e DB du général Leclerc, boulevard Rodin ; elle se souvient notamment des nombreux Canadiens. Les FFI (Résistance intérieure) avaient demandé d’empêcher le départ des Allemands en barrant les rues avec des sacs de sable qu’il fallut enlever pour laisser passer les chars des FFL (Forces Françaises Libres).

Après-guerre, Janine, diplômée de sténographie avec mention très bien, travaille dans la banque jusqu’à sa retraite. Ensuite, elle adhère à l’association ALC (Accueil, Loisirs, Culture) dont elle devient un membre actif. Comme elle possède un diplôme de Coupe et couture (mention très bien) elle peut aider les adhérentes d’ALC. En outre, elle reste plus de vingt ans trésorière de l’association, jusqu’en 2010. Toujours active, souriante, merci à elle de nous faire partager un peu de son passé. P. Maestracci

9 janvier 2012

1832, l'épidémie de choléra du siècle


Sous le règne de Louis-Philippe, une épidémie de choléra frappe la planète. Elle atteint Paris le 19 février 1832 et se propage dans toute la banlieue, jusqu'au début octobre. Cette maladie redoutable se manifeste par une infection intestinale qui peut entraîner la mort. Elle est provoquée par de l’eau souillée.
D’avril à juillet 1832, on compte à Issy 15 malades sauvés et 17 morts sur une population de 1573 habitants, soit une mortalité d’un pour mille. Les plus touchés sont des gens modestes tels des carriers ou des blanchisseuses. En France, malgré tous les avis placardés pour prémunir la population, l'épidémie fait 100 000 morts dont 20 000 Parisiens.

PH. XDR.
Le lien entre la maladie et l'utilisation d'eau non potable est constaté. Napoléon III charge le préfet Georges Eugène Haussmann de l’approvisionnement parisien en eau potable, ce qui vaut à celui-ci le titre de baron. Dans le même temps, sous son autorité, l’ingénieur Belgrand augmente considérablement le réseau d’égouts. Celui d’Issy atteint 14,912 kilomètres en 1903.
Avec les découvertes successives de l'anatomiste italien Filippo Pancini, en 1854, puis du médecin allemand Robert Koch, en 1883, le choléra est enfin vaincu à la fin du XIXe siècle, du moins en Europe. P. Maestracci

7 janvier 2012

Le lion cracheur d'eau - Réponse


La fontaine au Lion, au Carrefour de la Fontaine.  © A. Bétry


 
C'est en 1788, à l'intersection de deux des plus vielles rues du village d'Issy : rue de la Glaisière (actuelle rue Minard) et Grande Rue Basse (rue du Général Leclerc), que fut installée, en bordure de la place, une fontaine désirée, par les Isséens et, plus probablement les Isséennes,  à la veille de la Révolution. Une source alimentait un ruisseau qui serpentait de Clamart à Issy en passant par Vanves. La fontaine est maintenant raccordée au réseau d’eau de la ville et sa décoration réduite à la tête d’un lion évoquant davantage le désert que l’onde ! Mais voici ce qu'elle était auparavant.


© Robert Jacques.
Détruite pendant les combats de la Commune, en 1871, l’architecte Émile Delaire, auteur de beaux immeubles dans le quartier, autour de la mairie, alors place Vaillant-Couturier, dessine un nouvel édicule en 1914, placée au centre du carrefour. Un pilier de pierre quadrangulaire surmonté d’un lampadaire tripartite, décoré de motifs en bronze (à droite). 

© Robert Jacques.
En haut, l'Ancêtre, le mascaron d’une tête d’homme barbu et moustachu symbolise la tradition d’un dieu fluvial (à gauche).
En-dessous, l’eau jaillit de la gueule d’un dauphin dans une vasque de pierre, comme on peut le voir ci-dessous à gauche. 


© Robert Jacques.




Ces trois clichés ont été pris en 1992, par Robert Jacques (voir Témoignages), pour une exposition organisée par le club de photos Zoom 92130.  La photo de l'Ancêtre fut exposée au Concours régional 1992 de Noir et Blanc. La fontaine fut restaurée en 1989, puis modifiée par la suite.
Texte P. Maestracci.





4 janvier 2012

Accueil-Loisirs-Culture (ALC)

Le logo et ses trois lettres significatives.
Présentation de l’association
Elle est née d’un désir de prolonger une action de la Caisse d’Allocations Familiales pour permettre aux jeunes mamans « de sortir de leurs casseroles » et de se rencontrer pour effectuer diverses activités. Les liens amicaux tissés entre elles les encouragèrent à créer leur propre association (loi 1901), en 1982. Elle avait d’emblée pour objectif de réunir des personnes qui avaient envie de loisirs créatifs et de sorties culturelles dans une ambiance chaleureuse. Il y avait une dizaine de passionnées.

Les débuts
L’atelier se trouvait tout près d’une halte-garderie à côté de la Sécurité Sociale, rue Telles de la Poterie. Il fut transféré dans une ancienne halte-garderie (L’Alliance, de nos jours). Les activités furent rendues possibles grâce aux compétences variées, partagées et précieuses de la dizaine de membres originels. 
La couture le lundi matin était dirigée par la présidente (Janine, voit Témoignages) ; pour la seconder, « Fine », petite main de haute couture, toujours de bonne humeur. Entre autres réalisations, un fameux caraco en soie blanche ou crème.
En cuisine, les « chefs » ont commencé par les techniques de base (tartes) et des recettes originales et régionales, voire internationales comme la cuisine allemande (spätzle, par exemple).

Aujourd'hui, trente ans après !
Les locaux se trouvent à l’entresol de l’espace Savary, 4 rue du Général Leclerc, ainsi que dans des salles du rez-de-chaussée du Séminaire, au 33 de cette même rue.
Au fil des ans, les animations se sont développées et diversifiées ; elles sont très nombreuses et pour tous les goûts, du lundi au vendredi. Il y a des animations régulières, des sessions de plusieurs demi-journées, des conférences, des sorties mensuelles et trimestrielles. Trois fois par an, les adhérents sont informés par un bulletin : Les Babillages d’ALC
L’animation est assurée par une trentaine de membres bénévoles et dévoués. 
Quelques réalisations dans la vitrine de l'atelier.
Une exposition-vente d’objets de qualité réalisés par les animateurs et les membres d’ALC, dans toutes les activités proposées, a lieu chaque année en novembre. Le bénéfice de cette vente est reversé au Libre Service social de la commune mais aussi à l’association isséenne Juste pour son sourire, qui organise cette année un voyage pour des enfants lourdement handicapés.

Photos et texte de P. Maestracci, réalisé grâce au précieux témoignage de 4 animatrices parmi lesquelles 3 fondatrices. Qu’elles en soient ici chaleureusement remerciées.
Pour tout renseignement : 

3 janvier 2012

4 janvier 1789, Talleyrand est consacré évêque à Issy

© XDR
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord naît à Paris en février 1754 dans une famille de haute noblesse rue Garancière (6e arr.). Il est baptisé dans l’église toute proche de Saint-Sulpice. Aîné de la famille, il ne peut pourtant bénéficier du droit d’aînesse en raison d’une malformation congénitale du pied droit. Un soulier orthopédique conservé au château de Valencay, dans le Berry, permet de mesurer l’ampleur du handicap. Comme la carrière militaire lui est également fermée, il ne reste à Charles-Maurice que l’entrée dans l’Eglise, sans aucune vocation. Après des études au collège d’Harcourt, proche de la Sorbonne, il intègre à 15 ans le séminaire sulpicien rémois chez son oncle et protecteur qui a lui-même étudié chez les Sulpiciens de Paris. Cet oncle, archevêque de Reims, est le premier pair ecclésiastique du royaume. Grâce à lui, Charles-Maurice entre au grand séminaire parisien de Saint-Sulpice et y étudie de 1770 à 1774. Ce bâtiment qui était situé près de l’église, détruit sous le Consulat, fut remplacé depuis par une place et la fontaine monumentale des Quatre évêques, surnommée fontaine des Point [sic] Cardinaux. Talleyrand est ordonné prêtre en 1779 dans l’archevêché de Reims.
En novembre 1788, il est nommé évêque d’Autun en Bourgogne ; une bulle pontificale le confirme peu après en décembre. Et, le 4 janvier 1789, il est consacré évêque par Louis-André de Grimaldi, évêque de Noyon, dans la chapelle du Saint-Sauveur  de la Solitude, lieu de retraite rattaché au Séminaire Saint-Sulpice d'Issy (voir Patrimoine). 

Le Séminaire aujourd'hui. La chapelle Saint-Sauveur se trouvait à l'extrême-gauche. © A. Bétry

Un manuscrit (non coté), conservé aux archives de Saint-Sulpice, relate l'événement. « En 1789, le 4 janvier, le sacre de Mgr l’évêque d’Autun dans la chapelle du Saint-Sauveur, à Issy. Cette chapelle est étroite […] Le froid était au 14e degré du thermaumettre [sic]. On ôta de la chapelle les prie-Dieu, les coffres, chaises et fauteuils. Les deux crédences furent placées dans les coins du mur, le petit autel dans le coin à main gauche : il tenait une partie de la fenêtre. On ne put enlever les portes, ce qui est un inconvénient considérable. Elles ne tenaient qu’avec des clous et il était à craindre qu’on ne cassa le bois. Le poêle avait été allumé la veille. On y avait mis du bois pour l’entretenir pendant la nuit. On mit encore du bois le matin. On avait laissé les portes de la chapelle ouvertes afin que la chaleur se communique partout. On mit une tapisserie dans le corridor sur la porte qui donne dans la chapelle. Le maître des cérémonies fit de son mieux pour éviter la confusion : en quoi il ne réussit pas toujours. A la fin de la cérémonie, il engagea toutes les personnes qui étaient dans la chapelle et à la porte de se ranger tout autour de la salle pour la procession, afin que le prélat eut quelqu’un à qui il put donner la bénédiction […] ».

Député du clergé aux Etats Généraux, Talleyrand se rallie à la Révolution. Il est l’un des rares évêques à reconnaître la Constitution civile du clergé. De plus, il célèbre, sans rire comme il le craignait, la messe de la Fête de la Fédération sur le Champ-de-Mars le 14 juillet 1790 (à l’origine de la Fête nationale !) en présence de la famille royale, de La Fayette et de Français enthousiastes, malgré le mauvais temps. Par prudence ensuite, sous la Terreur, il s’exile aux États-Unis puis revient sous le Directoire. Il est successivement ministre des Relations Extérieures de Barras (1797-1799) puis de Bonaparte/Napoléon 1er (1799 à 1807). Grand Chambellan de l’empereur, il est peint en spectateur ironique par David sur le tableau du Sacre du 2 décembre 1804. Il devient prince de Bénévent (Italie du sud) avant de subir disgrâce et insultes impériales pour cause de fidélité plus que relative.

Il se rallie à Louis XVIII en 1814 ; Chateaubriand le voyant alors passer au bras de Fouché, associe le « vice » au « crime » dans une formule célèbre. Talleyrand est un éblouissant ministre des Affaires Étrangères au Congrès de Vienne en 1814 et en 1815 après les Cent-Jours qui avaient rendu délicate la position de la France face à ses vainqueurs. Le roi Louis XVIII le nomme prince de Talleyrand et en fait comme Napoléon 1er, son Grand Chambellan. Maintenu à cette fonction par Charles X, il intrigue pourtant en 1830 en faveur du duc d’Orléans qui devient, en grande partie grâce à lui, le roi Louis-Philippe 1er. De 1830 à 1834, Talleyrand est ambassadeur à Londres. Il meurt dans son hôtel rue Saint-Florentin (actuel consulat des États-Unis) à Paris le 17 mai 1838, muni des sacrements de l’Église dispensés par l’abbé Dupanloup. Il est enterré à Valencay.

Article suggéré par une adhérente d’Historim que je remercie pour m’avoir remise sur la voie du « Diable boiteux » ainsi que le père Charles Bonnet pour ses précieuses précisions historiques. P. Maestracci