L’Art nouveau émerge en France vers 1890 ; ce courant artistique prend de multiples formes selon les pays et les artistes. Tous ont cependant en commun le désir de renouveler profondément les beaux-arts et les arts décoratifs ; ils s’inspirent de la nature, changent les perspectives, utilisent des aplats de couleur. Professeur à l’École des Arts décoratifs, architecte, Hector Guimard s’inscrit pleinement dans ce nouveau mouvement, Il obtient la commande de l’hôtel particulier Roszé, rue Boileau à Auteuil, qu’il habite. Puis, en 1893, celle de l’hôtel particulier des Jassedé, rue Chardon-Lagache, toujours dans le XVIe arrondissement. Il leur dessine également une maison de campagne, avenue du Général de Gaulle, à Issy-les-Moulineaux dans un style caractéristique qui reprend, sous une forme plus modeste celui de la demeure parisienne : absence de symétrie et mélange de matériaux (photo ci-dessous).
Façade latréale : l'angle est souligné d'une frise verte, avec des grès orange Muller, inscrits dans des carrés. |
Tombe Jassedé, au cimetière d'Issy. L'ornement en bronze, dont on ne voit que la trace sur le socle, a été mis à l'abri. |
Guimard gagne en notoriété et peut créer, en 1895-98, son premier projet d’importance : le Castel Béranger, rue La Fontaine, toujours dans le même arrondissement parisien. Et, en 1899, la construction, à Sèvres, du Castel Henriette.
C’est en 1900 qu’Hector Guimard crée une œuvre emblématique de Paris : ses décors de stations du métro. Les verrières sont soutenues par une armature métallique de lignes végétales ; les balustrades vertes sont décorées d’un motif évoquant une feuille. Deux stations complètes existent encore à Paris dont celle d'Abbesses (ci-dessous), sur la ligne 12, celle de Mairie d'Issy.
En 1910 , Guimard crée sa propre entreprise alors que commence une certaine désaffection pour l’Art nouveau ; la Première Guerre mondiale renforce cette évolution. En 1920, il dessine le Monuments aux morts du lycée Michelet, à Vanves. Le décor en est sobre et relativement symétrique. Il s’agit d’une stèle en marbre sur laquelle sont gravées les noms des victimes de la guerre, encadrées par des lignes sinueuses ; au centre, une gerbe en bronze est l’ornement majeur. Ce monument a été payé par souscription de l’Association amicale des anciens élèves de Michelet (adresse : 5 rue Jullien 92170 Vanves).
Guimard part en 1938 avec sa femme à New York où il meurt en 1942. Après la guerre, sa veuve défend l’œuvre de son mari.
Pourtant, au même titre que la Tour Eiffel , le métro dessiné par Guimard est l’un des symboles de Paris aux yeux des touristes du monde entier. Issy-les-Moulineaux peut s’enorgueillir de compter dans sa ville les œuvres de cet artiste-architecte. Texte et photos P. Maestracci.
Mes remerciements les plus vifs vont à Mme Barthélémy (voir Témoignages) qui m’a parlé avec enthousiasme d’Hector Guimard à Issy-les –Moulineaux, à M. Gandolfo, conservateur passionné d’histoire du cimetière d’Issy-les-Moulineaux, et aux sympathiques propriétaires de la maison Jassedé dont la maison est photographiée.
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