|
Entrée du fort en février 2011… © Alain Bétry |
Situé sur les hauteurs de la commune, le fort d'Issy est un important pentagone bastionné, d'environ 170 mètres de côté. Il fait partie des 17 forts détachés, construits autour de Paris, entre 1840 et 1845, par le général du génie Dode de La Brunerie (1775-1851), nommé directeur des fortifications de Paris par Louis-Philippe. Un casernement de quatre bâtiments occupe la vaste cour intérieure. Il est en mesure de recevoir une soixantaine de pièces d'artillerie.
Lorsque les Prussiens assiègent Paris en 1870, le fort abrite en novembre, 76 officiers et 2771 hommes de troupe. Comme il protège la partie la plus faible de l'enceinte encerclant la capitale, l'ouvrage sera le plus bombardé de la guerre : on évoque le chiffre inimaginable de 20 000 à 34 000 projectiles. La paix revient après la signature du cessez-le-feu le 26 janvier 1871.
|
Le fort en 1871 avec ses canons. En ruines (ci-dessous) |
Pour peu de temps puisque Paris devient le théâtre d'une véritable insurrection populaire contre le gouvernement issu de l'Assemblée nationale. C'est la Commune de Paris dont vous pourrez suivre les grands moments dans la chronique que nous ferons paraître sur le site dès le 18 mars prochain.
C'est dans un retranchement déjà fort endommagés que les Communards, qui ont soulevé Paris depuis le 18 mars 1871, s'installent à partir du 3 avril pour parer toute contre-attaque des troupes gouvernementales, réfugiées à Versailles, d'où le nom de Versaillais qu'on leur donne. Si l'ennemi est français, la reconquête de la capitale sera menée comme celle d'une place étrangère. Le 2e corps du général de Cissey est chargé de la prise du fort d'Issy qui tombe finalement le 8 mai 1871.
|
Coll. Northwestern University Library, Evanston, Illinois (USA). |
Le fort, complètement détruit, est réaménagé dans les années 1880 par le général Séré de Rivières, en vue de défendre à nouveau la capitale en cas de conflit. Les années passent et l'armée y installe la Direction générale de l'Armement, des Services de transmission, le Centre d'électronique de l'armement, entre autres, jusqu'en 2007, date à laquelle le fort est évacué. Il aura fallu des années de tractations pour que le ministère de la Défense le cède à la ville d'Issy-les-Moulineaux, en décembre 2009, pour y créer un nouveau quartier d'habitations, de commerces et d'équipements publics : le Fort numérique.
Les murs du fort, les casemates et le stand de tirs, doivent être préservés, mémoires des combats meurtriers qui s'y déroulèrent.
P.C.B.
Pour voir d'autres photos du fort en 1871 :
http://digital.library.northwestern.edu/siege/landscapes.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire