Le Séminaire polonais, rue Jules Guesde. ©Photos A. Bétry |
Le séminaire polonais de Paris se trouve au 11 rue Jules Guesde, dans les Hauts d'Issy. L'histoire que nous raconte son Supérieur, entouré de ses étudiants, est fort intéressante.
Le Père Grzywaczewski |
La Congrégation Notre-Dame de Sion, fondée en 1843 par le père Ratisbonne, juif converti au catholicisme, fit construire en 1894 sous l'impulsion de la sœur Marie-Laure cette maison située au 11 rue Jules Guesde. Pendant un siècle, ce lieu fut un point de rencontre judéo-chrétien essentiel, la congrégation voulant être le témoin du dialogue entre juifs et chrétiens.
Parallèlement, était installée depuis 1945, à Paris (5 rue des Irlandais dans le 5e arrondissement), dans un magnifique hôtel particulier du XVIIIe siècle appartenant au gouvernement irlandais, le Séminaire polonais de Paris. Une plaque commémorative apposée sur la façade du bâtiment rappelle : "Dans les locaux de ce Collège des Irlandais, fut accueilli de 1947 à 1997, le Séminaire polonais de Paris, fondé par des rescapés de Dachau, qui refusaient le totalitarisme communiste installé dans leur patrie".
Dans les années 1990, le déclin des vocations religieuses conduisit d'une part le Séminaire polonais de Paris à mettre un terme à son activité principale de formation des prêtres et, d'autre part, la congrégation Notre-Dame de Sion a quitté sa maison d'Issy. C'est en 1996 que la conférence épiscopale polonaise, présidée par le cardinal Josef Glemp, décida d'acquérir la maison des Sœurs de Sion. L'acte d'achat fut signé par Mgr Glemp à la mairie d'Issy, en présence de M. André Santini. Ainsi fut conservée et rénovée la bâtisse datant d'un siècle et maintenue une activité ecclésiastique. En effet, bien qu'ayant gardé pour des raisons juridiques et médiatiques le nom de Séminaire polonais de Paris, ce bien devint un foyer international sacerdotal accueillant des prêtres et des laïcs, non seulement polonais mais de toutes nationalités (50 pays y seront représentés), venus faire des études (philosophie, théologie, liturgie) à l'Institut catholique de Paris.
Comme le dit le père Grzywaczewski : "Le Séminaire polonais de Paris n'est ni un séminaire (mais un foyer d'accueil), ni polonais (puisque international), ni de Paris (puisqu'à Issy)… et d'ajouter : "Tout ce qui se fait ici se résume à deux points : activité académique et activité ecclésiastique."
Denis Hussenot
1 commentaire:
Pour la petite histoire littéraire, ce couvent fut la source d'une rencontre assez fructueuse pour la littérature contemporaine. En 1936, une jeune femme d'origine américaine y pris le voile. Elle tomba, hélas, très malade à la fin de 1937. Une cousine, américaine parlant un peu de français, vient la visiter : Grace Frick. A cette occasion, Grace, à l'hôtel à Paris, croisa Marguerite Yourcenar.
Les deux amies revinrent en pèlerinage à Issy en 1951 à l'occasion de la parution d'un ouvrage qui deviendra vite célèbre : Les Mémoires d'Hadrien. Les carnets de Grace portent trace de cette visite.
Ainsi, Issy est, un peu, à l'origine de la formation du curieux couple littéraire.
Sources ; "We met in Paris" biographie de Grace Frick par J Howard ( non traduite à ce jour)
"Marguerite Yourcenar, l'invention d'une vie" par J. Savigneau
Merci pour vos billets
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